Le conte « de La Bulle et du Baobab »

Le conte de « La Bulle et du Baobab »

Écrit par Mya Lafon

Lové au cœur du quartier Saint-Cyprien, à quelques résonances du fleuve Garonne, un vénérable baobab serait donc entouré de bulles de mieux-être et de santé.

Un baobab bien rond rassemblant des bulles tout aussi douces ?

Une ronde de vénérable baobab et de bienveillantes bulles ?

Quelle drôle d’image.

Quel drôle de concept.

Quelle drôle d’histoire.

La belle affaire est bien sûr que, campé au centre de cet espace de 200 m2 pensé comme une bienveillante matrice, le vénérable baobab chuchote bien une belle et tragique histoire, comme le sont toutes les histoires, belles et tragiques, qui irriguent et nourrissent ceux qui les écoutent ou les écrivent.

Belle, l’histoire, car il y a cette première bulle sur deux pattes qui court entre les plateaux et les falaises du merveilleux pays Dogon. Elle rit, elle veut manger le monde, la gamine, la bulle, baptisée par ceux qui se réunissent à l’ombre de l’arbre vénérable et rient en la voyant courir, dévorer le monde, réinventer les présents et les lendemains. Le monde la cueille en effet, le monde se laisse vivre, et puis le monde ne l’épargne pas, comme font tous les mondes que l’on explore.

Un jour, la petite bulle trébuche, grignotée par la douleur chronique, sa petite fée intérieure, dit-elle.

On assure que les fées, les douloureuses comme les bienheureuses, s’apprivoisent.

La bulle gravit donc les baobabs, elle écoute les sages soignants et les sages praticiens, elle croise les soins de santé conventionnels, les soins déconventionnés,
les soins mieux-être, elle prend soin d’elle, vraiment soin d’elle, elle rencontre le tai ji, la montagne, la danse, son corps dans le mouvement, les bienfaits de la chaleur sur ses douleurs. Jusqu’au jour où la bulle trouve son point d’équilibre à la croisée de la synergie déployée tout au long de cet ardu et combien formateur chemin d’apprentissage.

La première bulle y trouve aussi son souffle, son âme : le oui inconditionnel au collectif, au collaboratif, aux soins à l’autre. Le champs des possibles est comme celui du plateau des baobabs, il s’ouvre, il s’offre, elle le sait, elle l’a vu, elle l’a vécu.

En santé, enchantée, – diraient les vieux sages du baobab aux rondes voix rocailleuses – par le périple et les outils engrangés, la bulle devenue thérapeute porte le projet un peu fou d’offrir sur un plateau la synergie de soins qui l’ont accompagnée et l’accompagnent. Ce serait comme souffler, rassembler des bulles autour de soi, de l’autre, pour aller mieux, pour aller plus loin et ouvrir les horizons.

Sur ce plateau au cœur de la ville, de la vie et des couleurs du pays Dogon, se connectent ainsi : professionnels de santé, ostéopathe, psychologues, sophrologue, hypnothérapeutes, praticiens en « massage bien-être », en ayurvéda, en irrigation du côlon, intervenants en Qi Gong, Tai Ji, Pilates, Yoga, méthode Feldenkrais, chant, danse…
Une multitude de racines pour étendre le pouvoir du baobab, l’arbre nourricier.

Dogon de cœur revenue aux plateaux de Garonne, la bulle veut aussi rassembler autour de ce tronc commun les expériences, les ressentis, les chemins parcourus. Les paroles et les récits de vie et les initiations s’offrent ainsi tous les vendredis soirs, à la croisée des Palabres de la Bulle.

Que s’entrecroisent les hauts et les bas que charrient les vies qui vont, se font et se défont.

Sous le baobab et ailleurs, les histoires sont tout aussi belles que tragiques, les héros galopent, les héros trébuchent, les héros le sont à la vie à la mort. Ici, en lieu et place de Chez Carmen, la table renommée qui fit les belles heures du musée des Abattoirs le voisin d’en face, le beau plateau de ma bulle en santé n’aurait pas vu le jour sans l’histoire tragique d’ « un putain d’accident d’avion » et d’un frangin disparu en plein vol…
Le grand frère de la rassembleuse de bulles a perdu tragiquement la vie dans un de ces putains d’accident d’avion indemnisés par les assurances. Grandi lui aussi dans les poussières et les beautés sauvages de la savane, le grand frère a rejoint pour toujours le vénérable baobab et le pays infini de l’amour et des mondes à réinventer.

C’est l’argent « tombé du ciel » après ce « putain d’accident d’avion » qui a permis la réalisation du projet un peu fou…

Les histoires tout aussi belles que tragiques ne sont pas tristes. Car, désormais à son tour vénérable et immortel, le grand frère a planté ses racines dans cette histoire qui continue… Il EST notre Baobab !

Il était donc une fois une petite « Bulle », il était donc une fois un frangin « Baobab », il sera donc pour les temps à venir et à venir encore, une « Bulle en Santé »…

que les mondes à venir s'enchantent et se ré-inventent...